Après la signature de l'Accord entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, l'heure est à la mise en œuvre des recommandations pour le retour de la paix dans la partie orientale du pays. Parmi les dossiers clés, celui des forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Pour Justicia Asbl, une structure de la société civile, une commission ad hoc doit être mise en place pour vider rapidement cette question.
“ Loin d’être parfait, cet accord qui suscite à la fois espoir et scepticisme, apparaît à ce jour comme un instrument susceptible d’être enrichi et amélioré pour un retour définitif à la paix dans la sous-région des pays des Grands Lacs. L’heure est arrivée où la problématique des FDLR doit être examinée en toute neutralité, transparence et objectivité. C’est ainsi que nous proposons la mise en place d’un mécanisme ad hoc spécialisé à examiner minutieusement cette question”, lit-on dans le communiqué de Justicia ASBL.
Justicia ASBL parle clairement des missions qui doivent être assignées à cette commission, entre autres la localisation et le recensement des éléments FDLR en vue de leur rapatriement au Rwanda.
Ainsi donc, la commission ad hoc devrait avoir entre autres pour mission de :
- Identifier, localiser et recenser les FDLR qui seraient au Congo (leur nombre réel, leur emplacement, le nombre et la qualité des armes qu’ils disposent) ;
- S’ils sont dispersés, les rassembler en vue de leur rapatriement volontaire chez eux au Rwanda.
- Mettre en place un programme de leur réinsertion au Rwanda avec le soutien du Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés, la Coordination des affaires Humanitaire (OCHA), du Bureau Conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme ainsi que des organisations internationales ;
- Créer un cadre de rapatriement volontaire des combattants vers le Rwanda avec une garantie de sécurité avérée et une politique claire de réintégration ;
- Surveiller le respect des droits fondamentaux à chaque étape en évitant de faire croire que tous ceux qui seraient identifiés comme FDLR aujourd’hui, y compris ceux qui seraient nés après le génocide Rwandais de 1994 ou ceux qui étaient enfants à cette époque, ne soient considérés comme génocidaires ou éléments des forces combattantes ;
- Intégrer pour sa neutralité et impartialité les représentants des gouvernements de la RDC, du Rwanda, des Etats-Unis, du Qatar, de l’Union Africaine et Union Européenne, des organismes spécialisés”, poursuit Timothée Mbuya dans son communiqué de presse.
Dans la foulée, Justicia ASBL évoque la nécessité pour le Rwanda de se réconcilier avec les FDLR qui accepteraient le rapatriement volontaire.
“ En bref, sans une volonté politique réelle de la RDC, du Rwanda et en l’absence d’une action conjointe régionale et internationale, la question des FDLR continuera à servir de prétexte pour continuer la guerre dans l’Est du pays”, conclut Justicia ASBL.
Obtenu sous les auspices de l'administration Trump, cet accord comprend des dispositions sur le respect de l'intégrité territoriale et l'interdiction des hostilités ; le désengagement, le désarmement et l'intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques ; la mise en place d'un mécanisme conjoint de coordination de la sécurité intégrant le CONOPS du 31 octobre 2024 ; la facilitation du retour des réfugiés et des personnes déplacées à l'intérieur du pays, ainsi que l'accès humanitaire ; et un cadre d'intégration économique régionale.
José Mukendi