Les députés nationaux ont adopté vendredi 6 juin 2025 le projet de loi de finances rectificative de l'exercice 2025. Ce texte en provenance du gouvernement et présenté par le Ministre d'État, ministre du Budget Aimé Boji Sangara est chiffré à hauteur de 50 691,8 milliards de francs congolais (environ 17,2 milliards de dollars), en équilibre entre recettes et dépenses, soit une baisse de 1,7 % par rapport au budget initial de 51 553,5 milliards de francs congolais.
L'adoption de ce texte fait suite à la recevabilité et l'adoption du rapport de la Commission Ecofin et contrôle budgétaire présenté par son président Guy Mafuta Kabongo. Au cours de son intervention devant ses collègues députés, l'élu de Tshikapa est revenu sur les grandes lignes de ce texte tout en précisant les raisons à la base de son élaboration par le gouvernement de la République.
"Cette initiative de notre gouvernement est dictée par le contexte particulier que traverse notre pays je citais l'agression rwandaise. Avec l'occupation de nos deux provinces celle du Nord et Sud Kivu par une armée étrangère et ses supplétifs au-delà des crimes des violations des droits de l'homme relevés, déplacements massifs de nos populations, des pertes d'unités de production et de sabotage méchant, notre pays privé des ressources importantes appelées à alimenter son budget pour ainsi atteindre ses assignations. C'est un budget de guerre, un budget d'urgence, un budget de survie national qui a la particularité d'allouer substantiellement des crédits importants à notre armée et aux services de sécurité pour défendre le territoire national. Il faut certes défendre le pays mais il faut aussi continuer à investir dans les secteurs porteurs de croissance pour financer l'économie", a fait savoir le député national Guy Mafuta lors de son intervention.
Et de poursuivre :
"C'est ici le lieu pour moi de saluer la dextérité budgétaire de notre gouvernement dans le choix des coupes budgétaires et réallocations qui observent une cohérence des prévisions avec le cadrage budgétaire tenant compte des critères quantitatifs et repères structurelles fixées dans le nouveau programme avec le FMI. Suivant le projet de loi nous transmis, le budget initial voté à 51 553,5 milliards FC a connu une baisse de moins 861 milliards 747 millions 514 mille 520 FC soit un decroissement 1,76% par le projet de loi rectificatif qui propose un budget chiffré à hauteur de 50 691,8 milliards FC avec une baisse de moins 2,30% du budget général dont une baisse de moins 7,53% pour les recettes internes et un accroissement de 10,57% des recettes extérieures composées des appuis budgétaires et des recettes extérieures de financement des investissements".
Ce collectif budgétaire, avait fait savoir Aimé Boji Sangara, repose sur une croissance du PIB attendue à 5,3 %, une inflation moyenne de 8,8 %, un taux de change moyen de 2 859,2 francs congolais pour un dollar, et un PIB nominal estimé à 2 239 489,7 milliards de francs congolais. La pression fiscale est révisée à la baisse, passant de 15,1 % à 12,5 %, en raison d’une diminution des recettes courantes.
Aimé Boji Sangara, ministre du Budget a souligné qu’il s’agit d’un budget de « combat », prenant en compte les effets de l’agression rwandaise contre la RDC, des mesures de réduction du train de vie des institutions, du renforcement des crédits pour la défense et la sécurité, de l’augmentation des charges diplomatiques et communicationnelles, des dépenses humanitaires, du programme PDDR, ainsi que du démarrage du fonds d’investissement stratégique.
Ce budget rectificatif met l’accent sur la gratuité de l’enseignement, la couverture santé universelle, la poursuite du PDL-145T, la diversification de l’économie et la préservation du pouvoir d’achat. Pour assurer la soutenabilité des finances publiques, le collectif budgétaire est aligné sur l’objectif du solde budgétaire intérieur du programme avec le FMI, intégrant un appui budgétaire de 165,4 millions de dollars de la Banque mondiale et un financement de 266,7 millions de dollars attendu du FMI dans le cadre du programme FEC. Ces appuis permettront de financer partiellement le déficit au niveau des investissements.
Après l'adoption de ce texte par les députés nationaux, il a été envoyé au Sénat pour la seconde lecture. La chambre haute du parlement doit également l'adopter avant le 15 juin date prévue pour la clôture de la session ordinaire de Mars 2025.
Clément MUAMBA